Créé en 1985, le musée de l’école retrace l’histoire de l’école dans le canton de Sainte-Marie-aux-Mines à travers de nombreux documents et matériaux scolaires (livres, objets, cartes…).
Découvrez les grandes lignes de l’histoire de l’école en Alsace.
Les écoles paroissiales
Jusqu’à la Révolution française, ce sont les paroisses qui assurent l’enseignement dans le Val de Lièpvre.
Les premières écoles paroissiales sont organisées par les communautés protestantes dès le milieu du 16e siècle. Celles-ci dispensent l’enseignement gratuit de la lecture, en vue de faciliter l’accès à la Bible à chaque paroissien. Les paroisses catholiques suivent de très près ce mouvement et créent également des écoles paroissiales dès la fin du 16e siècle.
Vers une école laïque et obligatoire
Au 19e siècle, l’Etat français veut reprendre le contrôle sur l’enseignement. A travers une série de lois, il cherche à réduire l’influence de l’Eglise et à favoriser l’apprentissage du français au détriment des patois, en développant les écoles communales tenues par des instituteurs laïcs.
Entamé par la loi Guizot (1833), qui impose le financement d’une école communale dans les communes de plus de 500 habitants, ce processus atteint son point d’orgue avec l’adoption des lois Ferry dans les années 1880, qui rend l’instruction obligatoire, gratuite et laïque en France.
L’école sous le Reichsland (1871-1918)
Cependant, les lois Ferry ne sont pas immédiatement appliquées dans le Val de Lièpvre, car l’Alsace et une partie de la Moselle sont annexées par l’Allemagne en 1871, et dépendent désormais du système scolaire allemand. A cette époque, l’enseignement est obligatoire, payant et anti-congrégationniste.
Les cours de religion sont obligatoires, mais ils sont assurés par des pasteurs et des curés payés par l’Etat. La germanisation dans les écoles se fait progressiment. L’enseignement en allemand est rendu obligatoire dès 1874 dans les écoles primaires : les enfants doivent apprendre à lire les caractères gothiques et à écrire les caractères de la “Sutterlin Schrif” (allemand gothique du 19e siècle). Néanmoins, l’apprentissage du français reste possible en tant que langue étrangère dans les établissements secondaires jusqu’en 1914.
L’école et l’Alsace française (1919-1939)
En 1919, l’Alsace redevient française. Sur les 6000 enseignants que compte l’Alsace-Moselle en 1919, environ un quart sont remplacés par des instituteurs de la France métropolitaine. Dès le premier jour de classe, ces derniers parlent en français devant des enfants majoritairement germanophones. Face aux piètres résultats obtenus, les enseignants sont autorisés en 1922 à faire un résumé de leurs cours en allemand auprès de leurs élèves, à raison de deux heures par semaine. Autre compromis, les cours de religion à l’école restent théoriquement obligatoires en Alsace et en Moselle. Mais les parents qui le souhaitent peuvent dispenser leurs enfants des cours d’instruction religieuse.
L’école à l’époque nazie (1940-1944)
Au courant de la 2e Guerre Mondiale, l’enseignement est à nouveau sous le contrôle des autorités allemandes. La germanisation est faite de manière très brutale. Parler français ou porter le béret sont strictement interdits. Dès la rentrée scolaire 1940, le personnel enseignant doit jurer allégeance au nouveau régime et enseigner la doctrine nazie en cours. A l’issue des cours, les enfants doivent participer aux activités organisées dans le cadre des Jeunesses hitlériennes pour les garçons ou du BDM pour les jeunes filles.
Après 1945
En 1945, l’Alsace redevient française, et l’enseignement de l’allemand est interdit à l’école primaire. Officiellement, celui-ci est réintroduit en 1972 en option facultative, par la réforme Holderith. Depuis les années 1980, le bilinguisme est fortement encouragé dans les écoles. Aujourd’hui, la majorité des écoles primaires alsaciennes propose l’apprentissage de l’allemand dès le plus jeune âge.